Bilan lecture octobre 2023

1 Novembre 2023

Hello tout le monde,

J'espère que vous allez bien et que vous êtes remis de votre soirée d'Halloween si vous l'avez fêté !

De mon côté c'était plutôt calme, microbes oblige, donc je suis ravie de démarrer ce mois de novembre en douceur et surtout avec un nouvel article dans lequel on fait le traditionnel bilan lecture du mois écoulé.

Le moins que l'on puisse dire c'est que je suis sortie de ma zone de confort en octobre, mais je vous laisse découvrir ça par vous-mêmes 😉

L'empathie

Antoine RENAND

Editions POCKET

Parution : février 2020

A quelques jours du Festival Sans Nom 2023 j'ai décidé de me pencher sur un livre que j'avais fait dédicacer à l'édition 2021 et que je n'avais toujours pas lu (la honte 😂). L'auteur étant de retour cette année je voulais voir si j'apprécie sa plume avant de savoir si je lui en achète un autre ou non !

Anthony Rauch et Marion Mesny sont capitaines au sein du 2ème district de police judiciaire, plus connue sous le nom de "brigade du viol". Depuis quelques jours ils traquent sans relâche un prédateur sexuel qui sévit dans Paris. Celui qui aime se faire appeler Alpha est un bloc de haine, ultra violent qui aime violer et torturer ses proies selon un mode opératoire jamais vu. Telle une ombre il se faufile dans leurs habitations, n'ayant parfois même pas besoin d'une fenêtre pour ce faire ... Alors que la capitale se transforme en véritable terrain de chasse, chacun des trois personnages, Alpha et les deux capitaines, qui ont été détruits par la vie et leurs passés respectifs vont se croiser et se poursuivre. Si l'un deux fait un faux pas ... il tombe !

Je n'en dis pas plus mais si vous êtes amateurs de romans ultra angoissants ne cherchez plus, celui-ci est fait pour vous. J'étais angoissée de la première à la dernière page tant le récit était réaliste et il est certain que je ne vois plus les ascenseurs et parkings souterrains de la même manière depuis cette lecture, mais l'auteur réussit à rendre le tout ultra addictif et à nous donner envie de poursuivre même si on voudrait refermer le roman et ne rien savoir. Pour cela il a notamment pas mal travaillé sur la psychologie de ces personnages torturés dont on découvre les passés respectifs au travers de cette course haletante. On a d'ailleurs nous aussi l'impression de courir tant le rythme est effréné, c'est impressionnant. On se refuse presque d'interrompre notre lecture pour aller dormir car cela donne l'impression que l'enquête et la traque s'arrêtent à cause de nous et ce n'est juste pas envisageable. Alpha est un monstre et comme tous les monstres on attend le moment où il sera arrêté pour que les horreurs qu'il commet cessent. Le roman porte bien son titre car autant les capitaines que les lecteurs ont de l'empathie pour les victimes (mais certainement pas pour Alpha 🤮). Alors si vous êtes prêts à garder vos fenêtres ouvertes en lisant je vous souhaite bien du courage ... mais promis vous allez apprécier la plume !

Je précise aussi que même si l'auteur explique certaines choses dans le passé d'Alpha elles n'ont pas pour vocation à justifier son comportement et ses agissements. C'est une histoire et l'auteur a décidé de la raconter de cette manière, point.

=> Une citation qui m'a marquée : "Il ne faut jamais négliger le facteur chance, dans la résolution d'un dossier criminel." (page 72)

Le refrain de l'aube

Livia MEINZOLT

Editions CHARLESTON

Parution : septembre 2022

Pour changer de style et passer à une lecture à priori plus légère j'ai opté pour ce roman Charleston que j'avais reçu en service presse il y a un moment déjà mais que j'avais mis de côté après avoir lu pas mal d'avis peu élogieux à son sujet. Voulant tout de même me faire mon propre avis je me suis lancée !

Riley a toujours rêvé de fouler les terres irlandaises, de découvrir ses célèbres paysages brumeux et pluvieux, ses plages sauvages et ses pubs dublinois animés. Les origines de son père, décédé avant sa naissance et dont elle a hérité sa belle crinière flamboyante et ses taches de rousseurs. Mais alors qu'elle a toujours vécu sans l'ombre paternelle, elle décide s'y rendre, désormais âgée de 18 ans, avec une amie et découvre que sa mère lui a peut-être menti depuis tout ce temps lorsqu'elle tombe nez à nez avec une photo de lui des années plus tôt dans ce même pub où elle se trouve. Tandis que son univers vacille, Riley décide pourtant de partir sur les traces de ce père qu'elle n'a jamais connu. Vingt ans plus tôt sa mère Marianne faisait sa rencontre sur une plage de Goa, en Inde, où elle découvrait les communautés hippies et les rave parties. Il se faisait appeler Nobody ("Personne" en français) et ça avait été un coup de foudre ... jusqu'à ce tragique accident qui brisa leurs vies.

Sur le papier ce roman réunissait tous les ingrédients que j'aime à savoir : les secrets de famille, les alternances passé / présent, les paysages ultra dépaysants (aussi bien côté Inde qu'Irlande) et une sorte "d'enquête" pour la vérité. J'ai retrouvé un peu de tout ça, me laissant totalement porter par la musique celtique traditionnelle, le côté bon vivant des Indiens et des Irlandais avec leurs spécialités respectives, les changements de décors (bon clairement passion météo irlandaise mais pas du tout indienne 🤣) et les révélations familiales au fur et à mesure du récit. J'avais envie que Riley puisse retrouver ce père dont on l'a privée et je ne comprenais pas ce qui s'était passé avec sa mère vingt ans plus tôt.

Pourtant ça ne l'a pas trop fait pour la simple et bonne raison que tout cela a rapidement laissé place à des comportements qui m'ont mise mal à l'aise. Marianne déjà qui consommait diverses drogues et se retrouvait dans des situations horriblement dangereuses dans la partie passée et Riley qui se soulait comme pas permis dans la partie présent ... On dit "telle mère, telle fille", c'est le cas de le dire ici. Ce n'est pas ma définition de l'amusement ni de la liberté même si je sais que du temps des hippies on voyait les choses différemment, ce qui fait que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Peut-être suis-je trop sage mais en tout cas je tiens à ma vie et à celle des autres ! Une lecture mitigée donc mais je redonnerai une chance à l'autrice car j'ai son précédent roman dans ma PAL et que j'ai tout de même apprécié sa plume 😉

=> Une citation qui m'a marquée : "J'aime l'Inde. Sa folie et sa beauté cruelle me fascinent." (page 30)

Prière de ne pas tuer

Richard COLES

Editions CITY

Parution : août 2023

J'ai poursuivi avec un cosy mystery, premier tome d'une nouvelle saga, reçu des éditions City qui n'avait certes pas une couverture de saison mais que je ne voulais pas faire attendre plus longtemps !

C'est la panique dans le petit village anglais de Champton ! En effet, le pasteur Daniel Clement voudrait faire installer des toilettes dans l'église St. Mary. L'occasion de rénover les lieux, de les moderniser et d'attirer peut-être plus de personnes qui jusque-là se privaient de venir en raison de cette absence de commodités ou parce qu'ils ne peuvent faire autrement pour des raisons d'âge ou de santé. Certains habitants sont pour, d'autres trouvent cette idée idiote et inutile et certains crient même au scandale face à ce sacrilège ! Les gens n'ont qu'à aller chez eux avant ou après non mais ! Face à la réticence de certains habitués qui refusent d'être délogés des bancs qu'ils se sont auto-attitrés et qui seraient retirés dans le cas de tels travaux, Daniel se dit que les négociations vont être compliquées. D'autant plus que la situation empire avec la découverte d'un homme, mort dans son église, la gorge tranchée avec un sécateur. Les lames plantées dans la carotide ne lui ont laissées aucune chance ! Mais qui aurait bien pu faire ça ? Pour le découvrir et rétablir le calme dans sa paroisse avant le début du Festival des fleurs et surtout avant l'arrivée d'un autre cadavre, Daniel décide de mener l'enquête accompagné de ses fidèles teckels Cosmo et Hilda. Mais les suspects sont nombreux entre les aristocrates désœuvrés, les grenouilles de bénitier aigries et le fils d'un lord aux allures punk !

Je pense que vous sentez l'humour rien qu'au travers de mon résumé et c'est exactement tout ce que j'ai ressenti au travers de cette lecture que j'ai beaucoup aimé. L'auteur est l'ancien fondateur d'un groupe appelé "The Communards" avec Jimmy Sommerville et même s'il est désormais animateur radio et vicaire d'une paroisse on sent qu'il y a un peu de chacune de ses vies au travers de l'histoire. J'ai bien aimé le côté bucolique de la campagne anglaise, le Festival des fleurs très printanier et les habitants du village, véritables commères ! L'originalité se porte sur l'enquêteur, un pasteur donc, qui plus est vieux garçon, vivant avec sa maman et ses deux chiens, mais aussi sur le meurtre en lui-même. Jamais encore je n'avais lu d'histoires de sécateur dans un cosy mystery et j'étais morte de rire à m'imaginer l'un des habitants cherchant quelle "arme" pourrait être utiliser pour commettre son méfait. Les chiens sont aussi très drôles car le pasteur les laisse courir et aboyer dans la paroisse, ce qui rajoute au comique de la situation qui n'est pas censée être drôle (c'est un meurtre quand même) et les histoires de chamailleries pour des toilettes en rajoutent une couche ! Bref j'ai bien ri avec cet humour so British et j'ai aimé qu'on parle aussi de l'aspect plus spirituel même si ce n'est pas mon sujet de prédilection. Daniel a sa manière de voir les choses et d'analyser les paroles et comportements, ce qui rajoute au charme du récit. D'autant plus que l'auteur nous parle un peu du rôle qu'ont les membres du clergé de l'Eglise d'Angleterre, autre que celui auquel on s'imagine. Les pages se sont tournées assez rapidement et j'ai déjà hâte de retrouver tout le monde pour la suite quand elle sortira !

=> Une citation qui m'a marquée : "Il avait cru, quand il n'était encore que vicaire, qu'il saurait tout ce qui se passait dans ses futures paroisses, mais l'expérience lui avait montré qu'il était souvent le dernier au courant." (page 55)

Les dix mille portes de January

Alix E. HARROW

Editions LE LIVRE DE POCHE

Parution : avril 2023

On passe à un service presse surprise de William du Livre de poche qui m'a très gentiment envoyé la dernière parution poche de l'autrice Alix E. Harrow que j'ai déjà lu deux fois. Il me tardait de retrouver sa plume !

Depuis que son père, explorateur en archéologie, a disparu, January Ruddy vit cloîtrée comme un objet précieux dans le manoir rempli d'autres objets précieux de l'énigmatique et terrifiant M. Locke. Ce dernier la retient prisonnière, soit disant pour son bien. Totalement seule, January s'ennuie et a beaucoup trop de temps pour méditer sur sa vie en lambeaux. Un jour pourtant, la découverte d'un mystérieux livre racontant l'histoire de dix mille portes secrètes, celles du monde de l'Ecrit, va tout changer. Chacune d'elles, parfois situées au milieu de nulle part, permettent d'accéder à un monde parallèle dans lequel passé, présent et futur s'entremêlent. Juanuary qui rêve d'aventures découvre par la même occasion qu'elle possède le don d'ouvrir ces portes et sa curiosité la pousse à en traverser une. Ce qu'elle ne sait pas c'est que tout ce qui est écrit devient réel et que son destin pourrait bien en être bouleversé ...

Intriguant comme résumé n'est-ce pas ? Je suis totalement sortie de ma zone de confort car je lis peu de fantasy (à une époque oui mais plus maintenant) mais le côté porte mystérieuse à la Narnia m'attirait beaucoup. Je n'ai pas été déçue car je me serais presque crue dans le film, même si ce n'est pas du tout la même histoire ! January m'a vraiment émue, elle qui se retrouve manipulée par cet homme qui se dit charmant mais qui est juste horrible et qui veut contrôler sa vie en ne lui laissant aucune liberté. Il la laisse dans le flou intégral concernant la disparition de ses parents et n'a aucun scrupule à ça ... Lorsqu'on découvre l'existence d'une mystérieuse société secrète on commence à mieux comprendre ce qui se passe et le courage de cette petite fille pour affronter les épreuves de la vie et ces mondes parallèles qu'elle ne connait pas est très touchant. Rajoutez à cela ce manoir lugubre parfait pour la période d'Halloween et de belles valeurs et vous obtenez le roman parfait pour petits et grand rêveurs qui ont compris le pouvoir des livres et de l'imaginaire 😍

J'ai tout de même noté quelques longueurs au début mais encore une fois je sortais de ma zone de confort donc c'est normal le temps de se remettre dans le bain.

=> Une citation qui m'a marquée : "On ne mesure vraiment la hauteur à laquelle s'élèvent nos espoirs que lorsqu'ils s'écrasent au sol au terme d'une chute vertigineuse." (page 492)

La librairie Morisaki

Satoshi YAGISAWA

Editions HAUTEVILLE

Parution : septembre 2023

On passe à un autre service presse surprise des éditions Hauteville cette fois, avec ce roman reçu dans une superbe box sur la thématique du Japon ! J'étais ravie car le roman me tentait énormément et je l'ai lu en compagnie de @joanna_in_books_wonderland avec qui je n'avais plus fait de lecture commune depuis un gros flop 🤣

Takako n'a plus goût à rien depuis que l'homme qu'elle aimait lui a brisé le coeur. Ils étaient heureux et il a tout gâché en annonçant ses fiançailles avec une autre, la laissant seule et désespérée. Ne supportant plus de le croiser au travail, la jeune femme décide de démissionner pour se reconstruire mais se retrouve vite rattrapée par son mal-être dans cet appartement qui lui semble bien vide et silencieux désormais. Le jour où son oncle Satoru qu'elle n'a plus revu depuis des années lui propose de l'aider dans sa librairie d'occasion et de s'installer l'étage au-dessus elle hésite. Il a toujours été un peu étrange et puis elle n'a jamais aimé lire alors que ferait-elle dans une librairie ? Mais il faut un salaire pour vivre et c'est ainsi qu'elle accepte sa proposition et se retrouve dans le quartier des bouquinistes de Tokyo. Au milieu de tous ces livres, Takako trouvera peut-être le moyen de guérir ses blessures et d'aller de l'avant ...

En tout cas c'est ce qu'on lui souhaite non ? Il faudra lire ce court roman pour savoir ce qu'elle va devenir mais si vous chercher une lecture sérieuse ET doudou à la fois ne cherchez plus ! L'histoire n'est certes pas très originale et n'a pas grandement de rebondissements mais elle aborde des sujets sérieux tels que la dépression après une rupture amoureuse difficile. L'auteur nous livre cette tranche de vie que bon nombre de personnes ont déjà vécu au moins une fois avec toute la pudeur et sensibilité propre aux écrivains japonais dans ce type d'ouvrage. Un peu de calme dans une ville qui ne dort jamais et des personnages qui se livrent et font tomber peu à peu leurs masques pour se révéler au monde. Une transition qui est permise par ces livres, témoins de certains événements douloureux d'une vie mais aussi compagnons fidèles permettant de s'évader. Un très joli moment de lecture donc !

=> Une citation qui m'a marquée : "Jamais je n'avais soupçonné l'existence d'une expérience si merveilleuse. J'ai même eu la sensation d'être passée à côté de ma vie, jusqu'à ce jour." (page 54)

Un meurtre à la pointe

Catherine COLES

Editions CITY

Parution : juin 2023

J'ai poursuivi avec un service presse des éditions City avec le tome deux du cosy mystery "Les enquêtes de Martha Miller" découvert en septembre et bien aimé.

Martha Miller est devenue une célébrité dans le petit village de Westleham depuis qu'elle a récemment résolu une affaire de meurtre ! Pour la féliciter une énième fois on lui propose même de présider l'exposition canine. A priori rien de bien compliqué puisqu'il lui faudra seulement noter les chiens et boire du thé. Mais les festivités virent au drame et un goût de déjà vu s'installe lorsqu'une jeune femme est retrouvée morte derrière une tente, un poignard planté dans le ventre. Conue pour être une grande séductrice, cette dernière aurait pu être tuée par un amant ou une épouse jalouse ... Un nombre de suspects important mais qui ne fait pas peur à Martha qui décide de reprendre du service aidée du séduisant pasteur Luke qui lui fait toujours autant d'effet.

Avec les seconds tomes ça passe ou ça casse et c'est souvent là qu'on décide si on continue une saga ou non. Force est de constater que ça l'a fait pour moi et que je la continuerai s'il y a une suite ! J'ai apprécié retrouver ce duo d'enquêteurs amateurs qui fonctionne toujours aussi bien et qui voit toujours plus de choses que la police, complètement dépassée. Le fait qu'aucun des deux ne puisse avouer ses sentiments à l'autre, l'un étant pasteur et l'autre encore mariée (même si son époux a disparu), fait que le ton est différent entre eux et que cette retenue rajoute un certain charme. Une forme de pudeur qui change d'autres sagas où des personnages n'auraient pas hésité une seconde haha. Il y a également ce respect des conventions de l'époque à prendre en compte qui contraste avec les moeurs libérées de la victime qui elle n'avait aucun problème à enchaîner les conquêtes. En même temps elle était célibataire alors ce n'est ni Martha ni l'autrice qui vont la juger, elle fait encore bien ce qu'elle veut.

J'aurais aimé qu'on s'intéresse plus à cette exposition canine ou ne serait-ce que parler un peu des épreuves et du gagnant (je ne sais même pas s'il y en a un au final) mais l'autrice a décidé que l'enquête primait et que tout cela resterait en toile de fond uniquement. Même si je ne suis pas adepte de ce type de concours dans la vie cela aurait été intéressant de voir comment on peut tenir compte du bien-être animal dans ces conditions. Au moins Lizzie, la chienne de Martha, était présente tout du long c'est déjà ça 🐶

=> Une citation qui m'a marquée : "Rappelle-toi ce qu'on a dit. Quand tu reçois un compliment, accepte-le sans contester." (page 13)

Du thé pour les fantômes

Chris VUKLISEVIC

Editions DENOEL

Parution : mai 2023

On passe à une lecture perso avec ce roman parfait pour la saison automnale qui me tentait énormément aussi bien de par sa couverture que de par son résumé mystérieux. Je l'ai lu en lecture commune avec @plongerdansleslivres et @fox_and_knit.

Agonie et Félicité sont soeurs. Jumelles plus précisément. Filles de bergers, la sorcière et la passeuse de fantômes ont toujours vécu sur les hauteurs de Nice, sur le mont Bégo, à l'écart des autres habitants. Mais depuis trente ans le contact est rompu et elles ne s'adressent plus la parole. Le décès brutal de leur mère va pourtant les rapprocher malgré elles car pour recueillir ses derniers mots elles vont devoir s'allier et retrouver son fantôme. En s'apprêtant à retracer son passé au travers des témoignages de personnes qui ont marqué sa vie, elles vont découvrir pourquoi elle a aimé l'une et détesté l'autre tout sa vie. Cette quête de vérité va les mener des ruelles de Nice aux villages abandonnés de Provence, en passant par le désert de l'Almeria et la vallée des Merveilles. Mais arriveront-elles à former une équipe soudée ?

La réponse dans ce roman qui est certainement l'un des plus surprenants de toute ma vie de lectrice. Son ambiance, son contenu et la plume singulière de l'autrice sont absolument dingues, je n'ai jamais vu ça. Elle nous embarque dans un monde peuplé d'étrange-thés, de fantômes, de sorcières, de nourrices-oracles, de majordomes-cartographes et autres théières qui s'animent (oui je sais il y a un petit côté Disney). Un drôle de petit monde qui se côtoie dans la ville de Nice, aussi improbable cela puisse paraître. Je ne pense pas que tous les lieux cités soient réels (vous me direz si vous l'avez lu), mais en tout cas je me suis laissée embarquer dans cette histoire qui change et où la mort côtoie la vie, le rituel du thé permettant de communiquer avec les invisibles.

N'ayant plus l'habitude du fantastique j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, à me faire à la narration qui est très spéciale et je ne suis pas certaine d'avoir absolument tout compris à l'histoire mais en même temps c'est tellement bizarre (dans le sens loufoque) qu'y a-t-il réellement besoin de tout comprendre et de saisir la moindre subtilité ? J'ai passé un bon moment de lecture, onirique et poétique et je retiendrais ça avant tout 👻

=> Une citation qui m'a marquée : "Les certificats de naissance et de décès, les contrats de mariage, les adresses successives. Voilà ce qui reste de soi, après. La paperasse on a beau l'éviter toute sa vie, c'est au bout du compte notre seul vestige sur la Terre." (page 215)

... Et avec votre esprit

Alexis LAIPSKER

Editions POCKET

Parution : mars 2021

On poursuit avec une autre lecture perso, achetée l'an dernier au Festival sans nom et toujours pas lue (oups). Rencontrant l'auteur à ce même festival quelques jours plus tard je me suis dit que c'était l'occasion de m'y mettre !

L'incompréhension est totale lorsqu'un Prix Nobel de chimie se voir férocement massacré et dépouillé de son cerveau dans son laboratoire à l'Université de Strasbourg. La commissaire Pourson en charge de l'affaire ne comprend pas pourquoi on s'en est pris à cet homme avec une telle violence. Lorsque quelques jours plus tard, cette fois en région lyonnaise, un célèbre physicien qui est porté disparu, le lieutenant Vairne de la DGSI, pro du poker et obsédé par les probabilités mathématiques, est quasi sûr que ce n'est pas une coïncidence. Cette probabilité n'excèderait d'ailleurs pas 15% selon lui ! Les deux équipes d'enquêteurs doivent alors se rassembler pour mettre en commun leurs matière grise et tenter de comprendre quelle est cette immense conspiration qui se joue contre les sciences. Le temps presse et des cas similaires font surface ailleurs en France ...

Un polar qui parle de sciences mais sans nous plomber le cerveau (ok mauvaise blague) je dis OUI ! Pari réussi pour l'auteur qu'on devine pro du poker dans la vie au travers de sa plume et du personnage du lieutenant Vairne qui a une manière bien à lui de réfléchir et d'analyser les événements. L'introduction nous met dans le bain directement avec cette scène terriblement sanglante et tout du long le rythme est maintenu, d'autant plus avec toutes les enquêtes aux quatre coins de la France qui vont s'entremêler. S'attaquer à un cerveau, l'un des organes les plus complexes du corps humain, est une image forte, celle du savoir et de la connaissance. On comprend donc qu'il y a quelque chose à creuser de ce côté là dans l'enquête. Il faut croire que je ne joue pas assez au poker ou que mes dons de mentaliste amatrice sont limités car je n'ai rien vu venir ! Le coup de bluff final était dingue et m'a juste donné envie de découvrir immédiatement un autre roman de l'auteur (j'en ai acheté un au festival du coup 😉).

=> Une citation qui m'a marquée : "De ces nuits entières passées autour d'un tapis de jeu, il avait conservé le besoin d'associer une probabilité à chaque événement sur le point de se produire. Cette manie singulière lui permettait de voir les choses de manière extrêmement rationnelle, débarrassée de tout sentiment et de toute émotion." (page 23)

L'if et la rose

Mary WESTMACOTT

Editions LE LIVRE DE POCHE

Parution : janvier 2016

Est-ce que j'ai lu tous les romans d'Agatha Christie ? Non. Est-ce que j'ai lu tous ceux que j'ai de l'autrice dans ma PAL ? Non plus. Mais j'avais très envie de découvrir celui-ci, trouvé une fois par hasard dans mon Cultura et écrit sous pseudonyme !

C'est à Saint-Loo, petit village de Cornouailles en bord de mer, que vit le père Clément. Admiré de tous, cet homme mystérieux cache pourtant un passé bien loin de l'image de l'homme altruiste et respecté d'aujourd'hui. Hugh Norreys, handicapé suite à un accident de voiture et qui se retrouve en pension au village en sait quelque chose ! Lui qui a bien connu le père Clément lorsqu'il s'appelait encore John Gabriel et qu'il n'était qu'un candidat arrogant et opportuniste aux élections législatives de l'après-guerre, doublé d'un caractère détestable avec les femmes et d'un goût trop prononcé pour l'alcool. Un homme à fuir, qui a pourtant su charmer en son temps. Notamment la belle et silencieuse aristocrate Isabella Charteris, dont Hugh était tombé amoureux et qui vivait avec trois vieilles dames pour seule compagnie. Un triangle amoureux impossible et des années plus tard bon nombre de regrets ...

Je suis sûre qu'en lisant mon résumé vous commencez à comprendre ce qui a pu arriver aux trois protagonistes et peut-être pourquoi l'un d'eux a eu un accident ? Je ne vous dirai évidemment rien si ce n'est que je redécouvre totalement la plume de l'autrice avec un roman qui est tout sauf un polar mais qui se lit tout aussi bien. Exit les enquêtes d'Hercule Poirot et de Miss Marple, ici on est sur un drame amoureux très douloureux. Cette passion tragique nous est présentée au travers des souvenirs de Hugh qui de par sa position d'infirme, bloqué dans son fauteuil et que tout le monde prend pour son confident, peut analyser la vie et le monde différemment. Telle une Jane Austen, il nous livre ses pensées au fur et à mesure que l'on comprend ce qui s'est produit dans le passé et découvrons les moeurs de l'époque. Certains propos de John sur les femmes ne passeraient d'ailleurs plus du tout aujourd'hui ! Si vous avez envie d'en savoir plus et de passer quelques heures dans ce petit village côtier où chaque habitant cache bien son jeu dans la tragédie qui s'est jouée des années plus tôt foncez !

=> Une citation qui m'a marquée : "Une fleur peut s'épanouir aussi bien sur un tas de fumier qu'ailleurs. Peut-être mieux, car on remarque que c'est une fleur." (page 300)

Le château solitaire dans le miroir

Mizuki TSUJIMURA

Editions MILAN

Parution : août 2023

Après quelques lectures perso retour aux services presse avec ce roman reçu de la part des éditions Milan. Il s'agit d'un roman jeunesse japonais très connu au Japon et dans le monde entier pour la cause mise en avant que je vous présente dans un instant.

Kokoro a douze ans et vit dans un paisible quartier de Tokyo avec ses parents. Une vie tout ce qu'il y a de plus normale à une chose près ... Elle ne va plus à l'école. Depuis que certains événements se sont produits elle ne trouve plus la force d'y aller et se terre dans l'appartement familial, ses journées étant rythmées par les siestes et les émissions télévisées. Un jour pourtant, tout va changer. Alors qu'elle se réveille de sa sieste quotidienne elle découvre que son miroir scintille dans sa chambre. Comme s'il l'appelait, Kokoro est obligée de le toucher. Mais à peine effleuré quelque chose d'incroyable se produit et la jeune fille se retrouve de l'autre côté du miroir. Elle y découvre avec les six autres adolescents présents un château magique tenu par une fillette au masque de loup. Elle leur apprend qu'ils ne sont pas là par hasard et qu'ils ont un an pour retrouver la clé cachée de la Chambre des souhaits qui leur permettra de réaliser un voeu. Il n'y a qu'une règle à respecter : que chacun soit rentré chez lui par son miroir avant 17 heures. Car après ... le loup les dévoreraient tout crus !

Je ne sais pas comment vous expliquer à quel point ce roman m'a percutée en plein coeur mais je vais quand même tenter de le faire. Vous l'aurez sans doute compris il est question de harcèlement scolaire et ce roman devenu incontournable au Japon (pays très marqué par un taux de suicide chez les jeunes toujours en hausse) est de retour dans une superbe édition reliée à l'occasion de la sortie du film d'animation au cinéma. Je n'ai pas vu le film mais je je peux vous parler du roman, à mi-chemin entre la réalité et le fantastique, chacun justement dosé pour atténuer d'une certaine manière la dureté du sujet. On découvre l'enfer de cette jeune fille qui a vécu le harcèlement et qui a développé une véritable phobie scolaire par la suite, ce qui s'est réellement passé et comment elle a été entourée (ou non) pour l'affronter. Et puis vient ce miroir, ce château et ces nouveaux camarades de jeu qui vont lui permettre quelques heures chaque jour de combler cette solitude infernale et lui redonner goût à la vie. La plume est d'une beauté et poésie folles, chaque mot est là où il faut et cet univers magique a su m'apaiser quand certaines scènes devenaient dures à lire. Si vous aimez les histoires d'amitié, de solidarité, les univers un peu magiques à la Alice au pays des merveilles et qu'une critique pertinente de la société face à ce fléau encore trop mal géré dans les écoles (et ailleurs) vous intéresse n'hésitez pas à vous ruer en librairie. C'est le genre de livre que je vais offrir c'est certain et tous les parents, professeurs et enfants devraient l'avoir en main un jour ...

=> Une citation qui m'a marquée : "Je commence à me dire que ce château est ma seule protection. Pas seulement la mienne. Le château derrière le miroir nous protège tous." (page 131)

Le temps du courage

Maria NIKOLAI

Editions CITY

Parution : mai 2023

Par la suite j'ai retrouvé une saga historique que j'aime beaucoup, celle des Filles du lac, avec ce tome deux reçu des éditions City et à la couverture très hivernale mais que je n'avais pas envie de faire attendre plus longtemps !

1918, la guerre se termine tout doucement et la vie reprend son cours sur les rives du lac de Constance. Chacun se met à espérer un avenir plus heureux et retrouver un semblant de vie d'avant. Lilly Lindner, elle, aimerait juste avoir des nouvelles d'Arno, l'héritier d'un empire industriel de produits cosmétiques avec qui elle s'est mariée pendant la guerre et qui n'est toujours pas revenu du front. Mais le temps passe et la jeune femme ne peut pas se permettre de baisser les bras. Elle doit prendre le relais en gérant l'entreprise familiale en attendant et se découvre des talents d'entrepreneuse insoupçonnés ! Alors qu'elle décide en parallèle de créer sa propre ligne de cosmétiques, elle accepte l'aide de Felix pour l'accompagner dans tout cela. Pas insensible à son charme et lui non plus, Lilly devra faire des choix lourds de conséquences pour son avenir ...

Bon je pense qu'il est assez facile de deviner ce qui va se passer, je ne vous fait pas un dessin ! Mais je vous rassure cette saga est bien plus qu'une histoire de coeur impossible. Déjà ce sont des destins de femmes, fortes et courageuses. Dans le tome un il fallait oser transformer l'auberge familiale en hôtel de luxe et dans celui-ci se lancer dans une ligne de cosmétiques. Ni les voyages ni les soins de la peau n'étaient forcément des priorités pour les Allemands ou les touristes après tout ce que l'Europe avait vécue. Et pourtant les soeurs Lindner l'ont fait ! Pas aisément (vous découvrirez qu'elles ont eu pas mal de bâtons dans les roues) mais c'est très impressionnant de voir comment ces femmes s'en sont sorties. Ici nous laissons un peu de côté l'hôtel (même si on y retourne de temps en temps) pour l'univers industriel de la fabrication de savon notamment. J'ai appris plein de choses sur sa fabrication en temps normal mais surtout en temps de guerre quand les matières premières venaient à manquer ! Pour revenir au côté sentimental et malgré qu'il n'y aient pas de grandes surprises pour le lecteur, nous sommes tout de même émus de découvrir ce qui est arrivé à Lilly comme à tant d'autres femmes de l'après-guerre, tiraillées entre leur coeur qui leur disait d'attendre (pour combien de temps) l'être aimé tandis que leur esprit leur disait d'aller de l'avant et de laisser de la place à un autre si tant est qu'il y en ait un pour avancer dans la vie et retrouver le bonheur. Un dilemme difficile et je vous laisserai découvrir ce que Lilly a décidé de faire 🤐

=> Une citation qui m'a marquée : "La paix. Quel mot magnifique. Un nouveau départ. Pour le monde, pour les êtres humains, pour elle et son enfant." (page 230)

Le retour d'Ariane

Christian LABORIE

Editions PRESSES DE LA CITE

Parution : août 2022

On reste dans les tomes deux avec celui de la duologie autour des "Fiancés de l'été", démarrée il y a deux ans et reçue des Presses de la Cité. J'avais hâte de découvrir le fin mot de l'histoire, les personnages étant encore bien dans mon esprit.

1958, Ariane est de retour en Lozère avec sa fille où elle compte se réinstaller après treize ans du côté de Paris. De l'atelier de Christian Dior où elle travaillait au charme du retour à la terre il y a un grand écart qu'elle estime nécessaire à ce moment de sa vie. Et pourtant les souvenirs qui remontent à la surface tels que son arrestation, la disparition de son fiancé ou encore la honte dans les yeux de son père quand elle s'est enfuie sont douloureux. Ariane aimerait les effacer et se reconstruire, en accord avec ses idées et en permettant à sa fille de découvrir ses origines et ses grands-parents par la même occasion. Avec un solide bagage professionnel elle se sent d'ailleurs prête à revenir à ses premiers amours pour la fabrication de chaussures là où tout a commencé !

Je vous le disais j'avais encore bien les événements en tête et n'ai donc pas été perdue et ça a été un plaisir de retrouver Ariane après tous ces terribles événements sous l'Occupation. Le village est encore marqué par des secrets trop longtemps tus, des non-dits et les langues sont prêtes à se délier parfois sans garantie de la véracité de ce qu'elles s'apprêtent à révéler. L'ambiance est particulière car tout le monde connaît tout le monde, mais on sent bien que certains en savent plus que d'autres et que ce s'ils veulent bien laisser paraître. Les jugements sont faciles et on comprend la volonté d'Ariane de préserver sa fille. Il se passe forcément plus de choses dans le premier tome vu l'époque (là la guerre est finie), mais on ne s'ennuie pas pour autant car l'auteur maintient un suspens aussi bien sur le fiancé jamais retrouvé d'Ariane que sur les diverses interrogations que se posent les personnages tout au long du récit sur leurs origines et ce qu'il s'est vraiment passé à l'époque. C'était également très chouette de reparler de l'industrie de la mode et plus particulièrement des chaussures car on apprend toujours plein de choses, notamment sur comment on les fabriquaient à l'époque. Une mise en avant du savoir-faire artisanal à la française par la même occasion et ça c'est chouette !

=> Une citation qui m'a marquée : "Elle espérait qu'un jour viendrait où le soleil brillerait à nouveau dans son coeur, sans nuages, sans le voile opaque des souvenirs, sans remords." (page 45)

Le feu et la glace

Robert MCCAMMON

Editions MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE

Parution : mai 2023

A l'approche d'Halloween j'avais très envie de sortir ce roman, tome un d'une duologie, de ma PAL. Il s'agit d'une lecture perso dans un genre que je ne lis pour ainsi dire jamais : du post-apocalyptique !

Nul n'oubliera ce 17 juillet, lorsque les missiles nucléaires et les fusées se sont croisés dans le ciel américain. Des tornades de feu ont tout ravagé sur leur passage, ne laissant que des paysages désertiques balayés par un terrible vent et des poussières radioactives. Parmi les rares survivants au milieu des ruines se trouvent une SDF à moitié folle qui erre dans les souterrains du métro new-yorkais avec un étrange anneau de verre dans son sac, un adolescent qui effectuait un stage survivaliste avec sa famille dans les montages de l'Idaho et qui doit désormais apprendre à tuer, ou encore une fillette au don particulier accompagnée d'un géant qui a pour mission de la protéger. Ils ne se connaissent pas, ne sont pas dans la même ville mais vont chacun tenter de sauver leur peau au milieu des restes calcinés de la civilisation. Cependant ils l'ignorent encore mais ils ne sont pas au bout de leurs peines, un hiver glacial interminable s'apprête à leur tomber dessus ...

Niveau ambiance on y est pour Halloween vous ne trouvez pas ?? La fin du monde est un vaste sujet et lorsque l'auteur imagine ce que pourrait être la troisième guerre mondiale si deux Etats décidaient de faire joujou avec des armes nucléaires cela réveille forcément des peurs profondément enfouies depuis des décennies. Le roman a déjà pas mal d'années et reflète les propres questionnements de l'auteur. Un récit qui m'a captivée et terrifiée du début jusqu'à la fin ! J'avais l'impression de regarder un film catastrophe à gros budget tant l'auteur réussit à transposer des images par dessus son texte. L'imagination prend le relais et on se retrouve presque acteur de cette terrible histoire, ayant l'impression de faire partie des survivants et de devoir choisir nous aussi entre la survie et la solidarité. Les personnages, véritables zombies aux corps calcinés, font face à ce qu'il reste de l'humanité et à ce stade là je peux vous dire qu'il n'en reste plus grand chose. La violence et les vraies personnalités font surface, offrant au lecteur des scènes terribles. J'étais en apnée tout du long tant ce qu'ils vivent est abominable mais je gardais cet espoir qu'un jour meilleur viendrait et que l'humanité aurait droit à une seconde chance. J'étais déjà convaincue par la plume de l'auteur avec le superbe "Zéphyr, Alabama" mais là je sais dores et déjà que je veux lire tous ses romans et que je me procurerai dès que possible la suite et fin de cette duologie.

=> Une citation qui m'a marquée : "Un homme, ça a un certain regard quand c'est au pied du mur, épuisé de son humanité ; c'est son visage entier qui change, comme si un masque tombait en miettes pour révéler le mufle de la bête qu'il dissimulait." (page 270)

Le pays aux longs nuages

Christine FERET-FLEURY

Editions POINTS

Parution : juin 2023

Ma dernière lecture du mois était un service presse des éditions Points, avec ce court roman d'une autrice dont je n'avais encore jamais entendu parler et qui a pourtant déjà beaucoup écrit !

Pour fuir la guerre et les bombardements qui ravagent la Syrie, Kamar a dû faire un choix difficile. Celui de tout quitter et d'emmener sa fille Hana, avec elle, direction l'Europe. Un voyage éprouvant et dangereux, qui les mènent à Izmir où elles s'apprêtent à embarquer à bord d'un canot de fortune avec d'autres malheureux cherchant la paix promise des kilomètres plus loin. En Italie, Acia est totalement déprimée depuis qu'elle a perdu son emploi. Le patron de l'osteria où elle travaillait a disparu avec l'argent de la caisse, la laissant seule et sans perspectives d'avenir. Par une série de hasards et de rencontres, les deux femmes qui ne se connaissent pas vont se croiser chez Nebbe, une vieille restauratrice qui décide de leur tendre la main. Sous sa protection, elles vont ensemble tenter de surmonter les drames et leurs blessures respectives au travers de leur passion commune pour la cuisine et les saveurs oubliées.

Je n'en dis pas plus comme l'histoire est très courte (environ 200 pages) mais vous l'aurez compris l'autrice nous présente trois tranches de vie, trois destins féminins marqués par des épreuves difficiles (et pas comparables). L'une fuit son pays, la seconde tente de se reconstruire après avoir perdu son travail et la troisième je vous laisserai découvrir. Les voir se réunir autour d'une passion commune, celle qui rassemble les êtres aimés autour d'une table et les voir apprendre à se connaître et se lier d'amitié m'a beaucoup touchée. Chacune apporte son expérience et les saveurs de son pays, guidée par l'espoir de jours meilleurs. La plume est douce, poétique et pleine de couleurs, à l'image de ces spécialités que l'on découvre avec appétit et j'ai apprécié cette douce nostalgie qui se dégage au travers des pages entre l'Europe et l'Orient.

J'aurais aimé connaître l'après pour chacune de ces femmes, car l'autrice décide de ne pas en dire plus. Mais j'ai tout de même passé un bon moment de lecture aux côtés des personnages et je vous conseille de lire ce livre pour une petite parenthèse gourmande et émouvante !

=> Une citation qui m'a marquée : "Quand nous mettons un enfant au monde, nous ne sommes préparées à rien." (page 51)

Lectures du mois : 14

Et c'est là que s'achève ce nouveau bilan lecture dont je suis particulièrement contente je dois dire. Lorsque je prépare mes plannings de lecture chaque mois c'est toujours très agréable, mais ça l'est encore plus lorsque ces choix se révèlent être bons une fois les livres lus.

En attendant de savoir ce que me réserve le mois de novembre n'hésitez pas à me dire dans les commentaires ce que vous avez lu et aimé en octobre. Je suis toujours preneuse de nouvelles idées de lecture !

D'ici là portez-vous bien 😘

PS : les livres mentionnés comme services presse dans l'article sont des produits offerts dans le cadre de collaborations commerciales non rémunérées.

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Cécilia ♡