Bilan lecture mars 2023

20/04/2023 08:18

Hello chers lecteurs,

Je vous retrouve en ce 1er avril avec mon traditionnel bilan lecture du mois écoulé et ce n'est pas un poisson d'avril promis 😄

Un mois de mars qui a été sous le signe du changement pour moi même si je n'en parlerai pas ici et qui a été rythmé par pas mal de lectures comme toujours. C'était aussi le mois de mes dernières lectures pour le Winterland Challenge et le mois de la poésie avec Poésie Chérie.

Je vous laisse découvrir tout ça plus en détails, c'est parti !

Le retour du Parisien

Julia CHAPMAN

Editions ROBERT LAFFONT

Parution : février 2022

J'ai démarré le mois de mars avec le tome deux d'une saga que j'avais mis de côté depuis un an mais que je souhaitais absolument continuer !

Josette est bien connue à Fogas, petit village reculé des Pyrénées, puisqu'elle y tient la seule et unique épicerie-bar du coin. Seule depuis la disparition de son mari, rien n'entache pourtant sa volonté de gérer la boutique comme avant, de prendre le temps de discuter avec les habitués qui viennent refaire le monde en prenant un café ou qui s'approvisionnent en denrées alimentaires et autres articles de la vie courante. Mais un jour, sa routine bien huilée va être bouleversée. En effet, son neveu parisien Fabian, lassé de la capitale et du monde la finance dans lequel il travaillait est de retour au village. Le choc est d'autant plus palpable pour Josette lorsqu'elle apprend qu'il est propriétaire de la moitié de l'épicerie. Ce jeune effronté voudrait tout révolutionner dans sa boutique et n'a que les mots "profit" et "modernisation" à la bouche. Parole de Josette, elle ne se laissera pas faire non mais !

Quel plaisir de retrouver tout ce petit monde au village. Si j'ai mis quelques pages le temps de situer qui était qui car cela faisait un an que je les avais quittés, je me suis rapidement remise dans le bain et ce tome est plus agréable que le premier car ça y est le décor de la saga est planté. Josette est toujours aussi drôle avec son caractère de cochon et sa poigne malgré son âge et les événements difficiles qu'elle a vécu. Si je n'ai pas apprécié son neveu Fabian au début car il avait une manière de lui imposer ses idées que je trouvais rude, j'ai quand même fini par m'attacher à lui au fur et à mesure des révélations sur son passé. Il faut reconnaître qu'il a de bonnes idées pour moderniser l'épicerie et rendre la vie plus facile à Josette au quotidien, même si ce n'est évidemment pas simple pour elle de l'accepter car elle a toujours "fait comme ça". Il y a juste l'art et la manière de dire et faire les choses ! Le choc des cultures (le jeune venant de la capitale et la moins jeune venant d'un petit village reculé) est très drôle et si vous êtes gourmands l'ambiance ne pourra que vous plaire car les personnages le sont aussi. Concernant la fin du récit dont je ne vous parlerai évidemment pas, je peux juste vous dire qu'elle m'a tenue en haleine sur plusieurs chapitres et que je ne m'attendais pas à un tel rythme. Amateurs de rebondissements foncez, on ne s'ennuie jamais à Fogas 😉

=> Une citation qui m'a marquée : "La tradition. Il y avait beaucoup d'arguments en sa faveur." (page 332)

Ma seconde lecture du mois a été une épreuve non corrigée (ENC) pour les éditions Hurlevent dans le cadre du programme des Voix dont je fais partie. Il s'agit du roman "Les fêlures de Wakefield Manor" de S. A. Yarmond mais vous le présenterai dans le bilan d'avril car je n'ai pas encore reçu le livre papier dans sa version finale et que la photo n'est donc par conséquent pas faite non plus. Encore un peu de patience 😜

Biberon, vodka et déambulateur

Céline HOLYNSKI

Editions CHARLESTON

Parution : septembre 2022

Qu'est-ce que j'étais contente lorsque j'ai reçu ce roman de la part des éditions Charleston ! Il s'agit de la suite des aventures de Camille que nous avions rencontré dans "Rupture, tarot et confiture" que j'avais dévoré il y a deux ans 😃

Camille est heureuse. Son petit ami est adorable, son travail épanouissant et ils viennent tous les deux de s'installer dans un nouvel appartement qui semble être un véritable cocon de bonheur. Mais ça c'est avant qu'ils ne fassent la rencontre de leur nouvelle voisine du dessous Madame Bergeoise. Camille a tout de suite senti que cette vieille dame n'a rien de la mamie gâteau et qu'elle s'apprête à leur pourrir la vie. Car dans l'immeuble c'est elle qui règne, imposant ses règles aux autres locataires ! Elle voit d'un mauvais oeil l'arrivée du couple et est bien décidée à déclencher les hostilités avec eux et notamment avec Camille. Mais cette dernière a beau être gaffeuse et maladroite, elle n'accepte pas qu'on lui dicte sa manière de vivre et qu'on lui dise quoi faire ou ne pas faire dans l'immeuble. C'est ainsi qu'elle décide de se venger de la retraitée en élaborant un plan diabolique ! Mais la vie est pleine de surprises et tout ne vas pas se passer comme prévu ...

Quel plaisir de retrouver notre Bridget Jones française dans cette nouvelle histoire qui s'apparente presque à une nouvelle aventure tant les rebondissements et péripéties sont nombreux. Tout comme il y a deux ans j'ai rigolé à m'en faire mal aux abdos et qu'est-ce que c'est agréable de rire comme ça. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi je ne lis pas plus de comédies ! La rencontre entre Camille et cette mami "chuchuteuse professionnelle" (vous découvrirez ce que ça veut dire dans le roman) semble tellement réelle qu'on pourrait très bien s'imaginer à sa place rencontrant une nouvelle voisine infernale et hautaine qui veut tout diriger ! Autant dans la vie ce serait moins marrant autant là on s'éclate à les voir se chamailler sans réelle raison. Mais attention on ne fait pas que rire dans ce roman. On parle aussi de sujets sérieux comme les relations de couple, la peur de l'engagement, le manque de confiance en soi ou encore la difficulté de vieillir au sein de la société. Il se pourrait même que vous soyez émus à certains moments (j'ai eu les larmes aux yeux j'avoue), mais dans l'ensemble cette comédie est légère et saura vous divertir le temps des 200 et quelques pages qui la composent qui vous feront sourire tout du long !

=> Une citation qui m'a marquée : "Faire ses propres choix et les assumer n'empêche pas de se tromper ou de regretter ... Mais c'est ce qui vous mène sur le chemin de l'affirmation personnelle, mon petit." (page 177)

Les larmes d'une reine

C.W. GORTNER

Editions HAUTEVILLE

Parution : février 2023

J'ai enchaîné avec un roman historique reçu des éditions Hauteville qui me tentait déjà beaucoup lorsqu'il était sorti en broché et que j'ai donc lu en version poche pour sa sortie dans ce nouveau format.

Nous sommes en 1506 en Espagne, royauté dirigée par le couple Isabel de Castille et Fernando d'Aragon. Ces derniers sont en froid avec le royaume de France et veulent à tout pris les isoler pour asseoir leurs pouvoirs et territoires. Pour ce faire il sont prêts à tout, y compris à arranger des mariages entre leurs enfants et des souverains alentours. Ainsi, la jeune Juana se voit promise à Philippe de Habsbourg, dit Le Beau, qu'elle n'a jamais rencontré et avec qui elle part s'installer en Flandre. L'amour s'installe étonnamment au premier regard entre eux et Juana se dit qu'elle a peut-être eu de la chance dans son malheur car cet homme qui l'effrayait et l'agaçait avant même de le connaître semble en fait être l'homme idéal, en plus de son physique avantageux dont toutes les femmes parlent à la Cour. Mais ses craintes de départ étaient fondées et Juana se rend compte au fil des ans que celui qu'elle croyait connaître n'est en fait qu'un homme violent, menteur et manipulateur qui n'a que le pouvoir en vue ! Alors que sa famille est tragiquement décimée dans les royaumes alentour, Juana qui a donné naissance à plusieurs enfants se retrouve héritière du trône d'Espagne. Un trône évidemment convoité par son époux qui va tout faire pour s'emparer de la couronne. Au coeur d'une lutte d'ambitions masculines et ne sachant plus sur qui compter, Juana n'a que son coeur et son courage pour se battre pour son pays natal.

Ce roman est un véritable chef d'oeuvre à mettre entre toutes les mains, que vous soyez amateurs d'Histoire ou non, pour découvrir le destin de cette femme incroyablement courageuse et battante qu'était Juana. Surnommée Jeanne La Folle, elle fait partie de ces femmes en quête de liberté oubliées de l'Histoire et l'auteur, qui a fait pas moins de six ans de recherches, lui redonne vie au travers d'une interprétation de fiction appuyée sur des faits établis. Manipulée depuis sa plus tendre enfance elle n'a eu que peu de personnes sur qui compter et malgré les multiples mensonges et trahisons auxquels elle a assisté dans sa vie elle s'est toujours battue pour son peuple et sa couronne. Le roman est dur par moments car on lui a fait subir des horreurs entre deux complots politiques, manipulations et guerres de successions, mais on assiste aussi à des moments heureux. Un véritable raz-de-marée d'émotions que je ne suis pas prête d'oublier et qui me donne juste envie de lire tous les prochains romans de l'auteur tant le coeur qu'il a mis à l'ouvrage se ressent et tant sa plume est addictive. C'est une petite brique mais je ne me suis pas ennuyée une seule seconde 😍

=> Une citation qui m'a marquée : "Ma chère, vous êtes encore si jeune dans votre vision de l'amour. Vous ne comprenez pas que les hommes sont plus imparfaits que nous, tout empressés qu'ils soient à fanfaronner en prétendant que nous sommes le sexe faible." (page 160)

La promesse de Solveig

Corina BOMANN

Editions CHARLESTON

Parution : février 2023

Même si je n'avais pas hâte de terminer cette trilogie que j'ai adoré, il me tardait tout de même d'en connaître la fin et c'est ainsi que je me suis lancée dans cet ultime tome reçu de la part des éditions Charleston.

1967 à Stockholm, Solveig Lejongard est sur le point de terminer ses études de médecine vétérinaire et s'apprête à épouser l'homme qu'elle aime. Un avenir radieux à deux qui s'annonce, mais qui va pourtant brusquement s'assombrir lorsqu'un terrible accident survient. Bonheur, mariage et rêves à deux sont alors rompus. Pétrie de chagrin, Solveig qui n'a plus goût à rien se voit de retour au manoir familial de Löwenhof où elle espère trouver refuge auprès des siens le temps de se reconstruire. Mais la situation n'y est guère plus réjouissante alors que le haras est au bord de la faillite. La seule issue possible semble être la vente du domaine mais Solveig ne peut s'y résoudre et va tout fait pour redonner à la propriété sa splendeur d'antan. S'adapter à la modernité est indispensable dans une société en pleine évolution !

Je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler comme on est sur une fin de saga, mais je peux vous dire que je suis contente de la fin choisir par l'autrice même si là encore je ne peux pas vous en parler. Solveig n'est pas mon héritière préférée car très jeune et donc avec une manière de vivre et de penser différentes et beaucoup moins d'histoires et de secrets à raconter qu'Agneta et Mathilda avant elle, mais j'ai pris plaisir à la suivre dans cette aventure qu'est le sauvetage de ce domaine. Malgré son caractère un peu colérique par moment elle a le courage et la détermination nécessaires pour tenter de mener à bien son projet malgré les difficultés. J'ai d'ailleurs aimé découvrir comment elle surmontait chaque obstacle au fur et à mesure et voir son amour pour les animaux et son métier s'accentuer. De nombreuses péripéties (parfois pas très gaies) rythment le récit qui se dévore malgré ses 600 et quelques pages et on découvre la société suédoise des années 60 alors en pleine mutation, ce qui était très intéressant là aussi 👍

=> Une citation qui m'a marquée : "On peut tout dire à un défunt : nos secrets seront bien gardés." (page 85)

Cachemire rouge

Christiana MOREAU

Editions LE LIVRE DE POCHE

Parution : juin 2021

J'avais remporté ce court roman à l'occasion d'un concours et il m'intriguait beaucoup avec son titre, sa jolie couverture et le résumé dépaysant !

Alessandra est fière de la qualité des pulls et étoffes qu'elle vend dans sa boutique de Florence. Elle part une fois par an en Asie pour s'approvisionner et va un jour tomber sur un cachemire rouge absolument splendide. Le coup de foudre est immédiat et lui permet de rencontrer la jeune fille qui l'a filé, Bolormaa. Cette dernière vit dans les steppes de Mongolie avec sa famille en plein coeur de la nature. Une vie au rythme des saisons, de la météo et des animaux, notamment leur troupeau de chèvres. Mais avec le dérèglement climatique et après un été caniculaire, un hiver glacial s'installe, décimant ce même troupeau. Bolormaa n'a d'autre choix que de se trouver un travail ailleurs pour survivre et c'est ainsi qu'elle se retrouve dans une usine en Chine. Elle y découvre des conditions de vie et de travail épouvantables et fait la rencontre de XiaoLi, autre esclave moderne de l'usine, qui devient rapidement son amie et sa confidente. Les deux jeunes femmes n'écoutant que leur courage vont peu à peu mettre leurs maigres économies en commun, afin de se lancer dans un périple prometteur d'un avenir meilleur. Et si Alessandra pouvait leur offrir une vie meilleure avec un travail décent en Italie ? Pour le savoir, les deux amies auront plus de 9000 kilomètres, huit fuseaux horaires et un millier de gares à traverser. Un voyage de tous les dangers ...

En 200 et quelques pages qui se dévorent, l'autrice dresse le portrait de trois femmes, différentes mais qui finissent par s'assembler au travers d'une rencontre. J'ai été émue par les deux amies qui vivent et travaillent dans des conditions inhumaines et représentent ce que beaucoup vivent encore aujourd'hui dans certains coins du mode. On parle de mondialisation, d'industrialisation à outrance et de dérèglement climatique, ces trois thèmes étant étroitement liés ... J'ai appris à en découvrir plus sur l'industrie du cachemire et cela fait vraiment réfléchir car ce n'est pas tout rose. En parallèle, j'ai adoré découvrir les traditions ancestrales, la culture mongole et monter à bord du célèbre Transsibérien en me délectant des descriptions de paysages tous plus beaux les uns que les autres entre l'Asie et l'Europe. Un petit bijou à lire !

Je sais que certaines personnes ont trouvé le roman trop "facile" du fait du nombre de pages et du côté "accéléré" du voyage des deux amies. On n'a effectivement pas tous les détails mais on a les plus importants je trouve et personnellement je n'ai pas eu besoin de plus pour ressentir leur douleur et ce voyage ô combien éprouvant. Les dangers sont partout, il faut juste ouvrir l'oeil pour s'en rendre compte. Il n'y avait pas nécessité de tous les énumérer à mon sens.

=> Une citation qui m'a marquée : "Dans la sécheresse, on découvre les bonnes sources ; dans la détresse, les bons amis." (page 70)

Aux douceurs du temps

Véronique CHAUVY

Editions J'AI LU

Parution : novembre 2021

On passe à ce roman à la couverture ultra gourmande et aux couleurs qui donnent le sourire ! Je l'avais dans ma PAL depuis un moment et je n'avais encore jamais lu l'autrice donc j'ai eu envie de m'y mettre en ce mois printanier 🌸

Nous sommes en 1892 à Clermont-Ferrand. Juliette vient d'apprendre une nouvelle qui perturbe son quotidien. En effet elle serait l'héritière d'une confiserie léguée par un oncle dont elle n'a jamais entendu parler ! Pourquoi cet homme ne s'est jamais manifesté dans sa vie ? Pourquoi lui laisser ce commerce en héritage ? Juliette est perdue mais va tout de même aller visiter la boutique, joliment nommée "Aux douceurs du temps". Sur place c'est le coup de foudre immédiat et la jeune femme est persuadée que son destin va se construire ici. Mais la concurrence est rude à cette époque en ville et les plus grands artisans voient mal l'arrivée de cette nouvelle concurrente. Ils n'hésitent d'ailleurs pas à lui rappeler qu'une femme ne peut pas exercer ce métier, y compris son propre père et qu'il n'y a d'ailleurs pas de féminin au mot "confiseur". Mais Juliette sait que c'est faux et va tout faire pour les faire taire et prouver qu'une femme peut aussi y arriver et se faire sa place ! A elle les nougats, marrons glacés, dragées et autres cerises confites 😋

A l'image du récit, ce roman est un petit bonbon qui se déguste avec douceur, rappelant des souvenirs d'enfance et de gourmandise. Le rythme est calme et pourtant il se passe beaucoup de choses ! On suit la vie de Juliette tout d'abord, aussi bien du côté familial que professionnel. Une famille qui ne l'a pas soutenue comme elle l'aurait espéré dans cette aventure de la confiserie en raison de différends datant du passé et de secrets dont elle ignorait jusque là l'existence. J'ai admiré son courage dans le lancement de ce projet, l'aménagement de la boutique, la création des recettes et la relation avec ses clients dont certains sont devenus amis ou habitués. On nage dans le sucre c'est le cas de le dire, mais aussi dans un contexte historique alors en pleine mutation que l'on prend plaisir à découvrir au travers des chapitres et de la vie de Juliette qui doit évidemment s'adapter et se renouveler dans son commerce en conséquence. Si vous aimez les romans avec des destins de femmes fortes, méprisées par les hommes mais qui ont su réussir à bâtir leur dynastie foncez ! En plus c'est un très bel hommage à la confiserie d'Auvergne, véritable patrimoine de cette région et au savoir-faire de ces hommes et femmes qui nous révèlent les coulisses de ce métier pour lequel ni les heures ni l'énergie ne sont comptées.

=> Une citation qui m'a marquée : "Il y a une élévation de l'âme dans la mélancolie, une propension au rêve, tandis que, dans la tristesse, je ne vois que de l'abattement." (page 105)

Les 12 travaux mythiquement merveilleux de Pernille

Coralie CAULIER

Editions SUD OUEST

Parution : mars 2022

On reste dans les couvertures aux couleurs vives avec ce roman tout jaune qui respire la bonne humeur et la joie de vivre que m'avait très gentiment envoyé Coralie Caulier, l'autrice, pour que je puisse le découvrir.

Pernille a une vie de rêve, en tout cas c'est ce qui ressort des magazines dont elle fait régulièrement la couverture. Mannequin adulée dans le milieu de la mode, elle a su se faire sa place et imposer sa silhouette de rêve sur les podiums des plus grands couturiers. Mais à force de ne se préoccuper que d'elle, Pernille s'éloigne progressivement de ses proches et rentre dans une spirale infernale dans laquelle son rythme de vie à mille à l'heure ne cesse de l'emporter aux quatre coins de la planète, perchée sur ses talons hauts. Mais un jour elle va faire une rencontre inattendue et se voir annoncer une tragique nouvelle : elle va mourir dans trente jours. Comment cela peut-il être possible alors qu'elle a encore tant de choses à vivre dans sa carrière ? S'agit-il d'une mauvaise blague ? Si elle veut espérer s'en sortir Pernille va devoir réaliser douze travaux mythiques dont elle n'a jamais entendu parler pour apprendre à vivre enfin pleinement sa vie !

Je n'en dis volontairement pas plus sur cette belle brique de plus de 500 pages qu'on ne voit absolument pas passer car je préfère que vous découvriez par vous-même cette "drôle" d'histoire. Le thème n'est de prime abord pas très joyeux puisqu'on parle de mort, mais l'autrice réussit à y glisser une note d'humour bienvenue et pas du tout déplacée pour alléger l'annonce que reçoit Pernille et surtout pour dédramatiser la situation que l'on pourrait imaginer d'une certaine manière quand on n'a pas encore lu le roman (mais là encore je ne peux rien dire). Tout du long on se demande si elle va réussir à réaliser ces douze travaux, sous quelle forme ils vont se matérialiser et surtout on attend de voir si Pernille est effectivement prête à changer de personnalité sur le long terme ou juste pendant trente jours. Car Pernille n'est pas ce qu'on peut appeler un personnage très aimable, du moins au début. Elle parle mal aux gens, se prend pour une star et n'a que sa petite personne à gérer. Mais au fur et à mesure des péripéties qu'elle va vivre on s'attache à elle et on découvre une autre personne qui se cache derrière une carapace de protection et cela fait vraiment plaisir de la voir autrement. J'ai apprécié les conseils de sophrologie, bienveillants et pas du tout moralisateurs, glissés tout au long du récit ainsi que les travaux pour nous lecteurs tout à la fin (on a même quelques pages lignes pour écrire nos ressentis suite à la lecture et aux exercices). Et parce qu'il n'y a pas que Pernille dans ce roman on découvre aussi une galerie de personnages attachants dont tous ont un lien qu'on découvre évidemment au fur et à mesure. Si le lâcher prise, l'impression de toujours manquer de temps ou que la vie passe trop vite de manière générale sont des thématiques qui vous parlent je vous conseillerais de foncer en librairie découvrir Pernille 🙂

=> Une citation qui m'a marquée : "Vieillir, c'est une aventure de chaque instant." (page 108)

Trois vies par semaine

Michel BUSSI

Editions PRESSES DE LA CITE

Parution : mars 2023

On enchaîne avec le nouveau Bussi, l'un de mes auteurs préférés vous le savez, qui m'a été envoyé par les Presses de la Cité 😍

Katel Marelle est déjà tombée sur des enquêtes particulières, mais une comme celle-ci, ça jamais. Elle dépasse l'entendement ! C'est dans la vallée de la Meuse, au coeur des Ardennes, que le cadavre d'un certain Renard Duval a été retrouvé. Jusque-là rien de bien surprenant et il s'agit de déterminer s'il s'agit d'un accident, d'un suicide ou d'un meurtre. Mais la révélation d'une triple identité vient remettre toute l'enquête en question. L'homme semblait mener trois vies distinctes par semaine, sous des identités différentes et la capitaine va se retrouver face à trois femmes, dont sa veuve, chacune revendiquant être son unique amour. Elles vont tenter, ensemble, de lever le voile sur ce mystère inimaginable d'une possible triple vie. Mais en fouillant dans son passé des secrets refont surface et des ombres terrifiantes rôdent, réclamant vengeance. De qui, de quoi ? Je ne vous dis rien !

Il vaut mieux découvrir par vous-même cet excellent thriller qui va vous rendre complètement dingo ! On se demande tout du long comment il est possible humainement de vivre trois vies par semaine et d'entretenir trois relations amoureuses en même temps sans que personne ne se rende compte de rien. De la première à la dernière page l'auteur nous met le doute et nous embrouille le cerveau entre réalité, mensonges, secrets et illusions jusqu'à un final en apothéose ! Les courses poursuite sont dingues, les paysages vraiment très bien décrits et j'ai apprécié que ce soient quatre femmes courageuses et en quête de vérité qui mènent l'enquête (bien que dans la réalité ça n'aurait dû être que la police vous vous en doutez). J'ai longtemps réfléchi à qui pouvait bien être le pantin sur la couverture quand j'ai reçu le livre mais maintenant que je l'ai lu j'ai compris que c'est nous, lecteurs !

=> Une citation qui m'a marquée : "Que retient-on de nous, une fois nos vies froissées ? Nous, pauvres marionnettes. Nous ne sommes que des êtres de chiffons et de papier." (page 352)

L'envol

Aurélie VALOGNES

Editions FAYARD

Parution : mars 2023

Quand j'ai reçu cet envoi surprise avec ce joli tote bag des éditions Fayard j'étais tellement heureuse. J'ai déjà lu plusieurs romans de l'autrice et j'étais émue à chaque fois. Il me tardait donc de découvrir le nouveau.

Lili est fille unique et vit avec sa mère Gabrielle, célibataire et auxiliaire de vie, qui l'élève seule dans une cité HLM d'un quartier populaire en banlieue parisienne. Une petite famille mais plus unie et soudée que jamais, leur relation étant fusionnelle. Certes les fins de mois sont difficiles mais Gabrielle a toujours tenu à ce que sa fille ne manque de rien. Cependant, un jour, le goût de Lili pour l'école et sa soif d'apprendre toujours plus de choses va finir par créer un fossé avec sa mère, elle qui n'a jamais mis les pieds dans une bibliothèque enfant et qui a quitté l'école très tôt. Lili, elle, a des rêves de grandeur et souhaite s'élever dans la société, ne comprenant pas pourquoi sa mère n'a pas voulu en faire de même. Tandis que les années passent, l'écart se creuse et l'incompréhension s'installe entre la mère et sa fille qui ne se comprennent plus. L'envol est proche et s'annonce douloureux ...

Quel coup de coup de coeur ! J'ai encore les larmes aux yeux rien qu'en écrivant ces lignes tant ce roman m'a percuté en plein coeur. J'ai la chance de ne pas avoir vécu cette situation mais je suis heureuse que l'autrice ait décidé de l'aborder dans son nouvel ouvrage car on parle encore trop peu des transfuges de classes (ces personnes qui quittent le milieu social de leurs parents) en littérature. Elle parle de son vécu même si cela reste de la fiction et ses personnages m'ont bouleversée tant et si bien que j'ai pleuré à plusieurs reprises face à leurs douleurs respectives et au choc que ressent Lili en changeant totalement de milieu social. D'un côté nous avons la mère qui ne comprend pas pourquoi sa fille n'arrive plus à se contenter de leur vie à deux et pourquoi elle veut toujours apprendre plus de choses et de l'autre la fille qui ne comprend pas que sa mère s'inquiète et pourquoi elle n'a pas les mêmes rêves de s'émanciper socialement elle aussi. Lili a envie de s'en sortir seule mais la dureté de la vie et les codes de la société qu'elle découvre et qui ne sont pas les siens ne font que renforcer son syndrome de l'imposteur. Deux femmes, deux rêves, deux visions de la vie et deux voix qui résonnent encore dans mon esprit. Des portraits-croisés qui vous marqueront vous aussi j'en suis certaine ! D'autant plus si vous êtes parents car l'envol de son enfant n'est jamais évident à vivre ...

=> Une citation qui m'a marquée : "J'étais morte de faim. D'apprendre et de savoir." (page 45)

Elle n'avait pas dix ans

Shelley BURR

Editions HAUTEVILLE

Parution : mars 2023

On poursuit avec un roman à suspens reçu des éditions Hauteville et qui me tentait beaucoup de par son résumé, l'histoire se déroulant en Australie (chose plutôt rare dans mes lectures).

Il y a dix-neuf ans, la petite Evelyn McCreery a disparu dans sa chambre d'enfant d'une petite communauté rurale du sud de l'Australie devenue célèbre suite à ce fait divers. Son corps n'ayant jamais été retrouvé, sa soeur jumelle Mina qui vit depuis toute seule dans la ferme familiale où le drame s'est produit a du mal à faire son deuil. Tant que son corps n'aura pas été retrouvé par la police le doute reste permis, mais son coeur n'arrive pas à cicatriser. Comment continuer à vivre quand la personne que l'on aime le plus au monde n'est plus là ? Un jour, un détective privé peu sympathique du nom de Lane Holland va lui proposer de tenter de résoudre l'enquête, persuadé que la police a mal fait son travail et est passée à côté de quelque chose. Mina est d'abord méfiante quant à ses réelles motivations mais se dit que cela ne coûte rien de le laisser faire ...

Va-t-il réussir à retrouver la petite Evelyn ? Est-elle encore en vie ? Le doute est permis tout du long de ce roman que j'ai dévoré en 48 heures ! Même si les personnages sont de prime abord assez peu sympathiques (l'un ayant perdu un proche et l'autre cachant des secrets) on découvre petit à petit ce qui se cache derrière leurs carapaces respectives et on finit par s'attacher à eux. J'ai apprécié le fait que l'histoire se déroule dans une ferme australienne (ça change) et qu'on parle aussi de ce que c'est la vie là-bas, hors faits divers. Mina est confrontée à des difficultés à gérer seule cet immense héritage familial et sa douleur se ressent lorsqu'on imagine que peut-être le corps de sa soeur s'y trouve, quelque part sous terre ou dans les herbes hautes. Des herbes dans lesquelles je vous déconseille d'ailleurs de marcher car elles grouillent de bestioles, araignées et serpents en tout genre 😬 Un cold case, du dépaysement, des émotions et des secrets, que demander de plus ?

Un peu de rythme peut-être ! Mais je tiens tout de même à souligner que ça ne m'a pas empêchée de le lire rapidement et qu'il faut aussi prendre en compte les conditions climatiques extrêmes de l'été australien. On ne peut pas leur demander de courir non plus et l'affaire est de toute façon classée depuis 19 ans donc bon ...

=> Une citation qui m'a marquée : "Tout le monde apprend ce dont il a besoin pour survivre." (page 306)

Upsylon

Emanuelle DROUET

Editions DES LACS

Parution : octobre 2020

Comme je vous le disais en introduction de cet article j'ai participé à mon propre "challenge" Poésie Chérie durant le mois de mars et c'est le recueil d'Emmanuelle Drouet que je m'étais offert lorsque je l'avais rencontrée au Forum du Livre de Saint-Louis l'an dernier que j'ai choisi pour cette année.

Ce n'est pas un roman donc je ne vais pas pouvoir vous le résumer mais je peux vous dire que ce recueil regroupe cent poèmes répartis en huit parties dans lesquels l'autrice a décidé de mettre des mots sur des maux. Des maux que tout le monde peut être amené à rencontrer peut-être une fois dans sa vie et qu'elle aborde avec douceur et bienveillance, loin de tout jugement, s'aidant de son expertise professionnelle en tant que psychologue. On parle aussi bien des angoisses que des addictions, des traumatismes divers, de la vie de couple ou encore de la vie de famille. C'est dur parfois, mais c'est surtout porteur d'espoir !

J'ai aimé le côté "ludique" du recueil puisque lorsque vous lisez les poèmes vous pouvez tenter de deviner les maux abordés dans chacun et retourner le livre à la fin du poème pour vérifier si vous aviez vu juste !

La sorcière de Limbricht

Susan SMIT

Editions CHARLESTON

Parution : janvier 2023

Parfois certaines couvertures attirent plus que d'autres, c'est le cas de celle-ci, un roman que j'ai reçu des éditions Charleston et qui est leur première parution dans la collection "Les ailleurs".

Entgen Luijten a toujours préféré se rendre au bois plutôt qu'à l'église où elle pouvait développer ses connaissances et son apprentissage sur le pouvoir des plantes qui guérissent. C'est d'ailleurs pour ces deux raisons et parce qu'elle n'a jamais pensé et vécu comme les autres femmes de son temps qu'elle se voit arrêtée en ce mois de juillet 1674 pour suspicion de sorcellerie. Enfermée dans un sombre cachot du châtelain Van Breyll qui s'attend à ce qu'elle fasse des aveux spectaculaires pour renforcer son pouvoir et continuer à propager des mensonges et la paranoïa dans l'esprit des habitants du village, elle voit sa vie défiler. La lande, sa famille, son premier amour, les rencontres qu'elle a pu faire ... Cela lui permet d'atténuer la douleur de ses conditions de détention épouvantables. Même si elle doit souffrir et que sa mort est quasi certaine jamais elle ne mentira, parole d'Entgen !

Attendez-vous à ce que ce roman vous brise le coeur face aux horreurs commises en ces temps-là. L'histoire s'inspire de faits réels ce qui renforce ce sentiment de douleur et de peine quand on lit les horreurs qu'on a fait subir à cette femme juste parce qu'elle savait se servir des plantes intelligemment et qu'elle refusait de subir le patriarcat, traçant sa route sans se laisser dicter sa conduite. Une femme intelligente, libre de ses pensées et de son corps, qui s'est vue privée de tout ça par un châtelain absolument détestable qui manipule aussi bien la population que l'Eglise. C'est révoltant, certaines scènes sont horriblement choquantes et même si on se doute de la fin on veut garder l'espoir tout du long, pour elle et pour toutes les "sorcières" accusées avant et après elle. Parce qu'au final une sorcière d'autrefois n'était-elle pas tout simplement une femme d'aujourd'hui ? Quand on y réfléchit ça fait encore plus froid dans le dos. Si cette thématique sur les chasses aux sorcières vous intéresse je ne peux donc que vous conseiller ce roman féministe, engagé et puissant qui ne peut laisser indifférent 😡

Je tiens par contre à préciser qu'il n'a pas été un coup de coeur pour moi même si c'était une belle lecture pour la simple et bonne raison que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans le récit, les allers-retours entre le passé (les souvenirs d'Entgen) et le présent (dans le cachot) n'étant pas du tout indiqués. On passe de l'un à l'autre au fur et à mesure des paragraphes, ce qui fait qu'on s'y perd un peu au démarrage. Mais je vous rassure ça va beaucoup mieux après !

=> Une citation qui m'a marquée : "S'il y a bien une chose qui suit sa propre route, sans se soucier des humains, c'est la nature." (page 127)

Mort au couvent

Oscar DE MURIEL

Editions PRESSES DE LA CITE

Parution : février 2023

Ma dernière lecture du mois n'est autre que le premier tome d'une nouvelle saga de polars historiques mexicains qui me tentait beaucoup et que les Presses de la Cité m'ont gentiment envoyé.

Nous sommes au XVIIe siècle à Mexico et la panique règne au couvent de San Jeronimo. En effet, des soeurs et des servantes sont retrouvées sacrifiées sur l'autel selon des rituels précolombiens sanguinaires. Personne n'a jamais rien vu de tel et pourtant lorsqu'on regarde bien le péché semble être partout entre les murs du couvent ! Alina, une jeune fille rebelle qui vient juste d'arriver et de prendre le voile accompagnée de sa domestique Matea s'en rend compte rapidement. Elles vont s'allier à l'une d'entre elles, soeur Juana, une excentrique femme de lettres avec qui le courant est tout de suite passé, pour tenter de résoudre ce mystère avant que d'autres victimes ne soient découvertes. Qui fait ça et pourquoi ? C'est aussi ce que les membres de l'Inquisition qui sont déjà en chemin tentent de comprendre aussi, mais avec beaucoup moins de patience et plus de préjugés sur les femmes ...

En voilà une jolie découverte pour terminer le mois ! Le personnage de soeur Juana s'inspire d'une femme qui a réellement existé, rendant l'histoire encore plus réaliste, même si on espère que jamais de telles horreurs se produiront dans un couvent. Un couvent dans lequel il fait d'ailleurs bon vivre si on met de côté ces drames. On mange bien, on lit, on prie, le tout dans une harmonie et sororité plaisantes à lire. Mais vous vous doutez bien que lorsqu'il y a autant de femmes réunies au même endroit et qu'en plus tout le monde accuse tout le monde, cela finit tôt ou tard par se répercuter sur leurs comportements respectifs et c'est aussi ça que j'ai apprécié. Elles sont chacune différentes à leur manière, la langue acérée et j'avoue avoir même réussi à rire 🤣 Le trio d'enquêtrices amateurs m'a beaucoup plu et les différences qui auraient pu les séparer hors du couvent les ont au final permis de s'allier dans une enquête en huis clos plutôt "sympathique". Je lirai la suite avec grand plaisir !

Je note tout de même un petit quelque chose qui m'a chiffonnée et dont je voulais vous parler. J'ai trouvé que par moment on distinguait quand même beaucoup les soeurs les unes des autres au travers de leurs caractéristiques physiques (la soeur un peu enrobée, celle qui a une grande mâchoire ...). Je n'ai pas trouvé que cela apportait un plus au récit même si ça permet évidemment de mieux les visualiser dans notre tête en lisant, mais j'aurais préféré qu'on se contente de leurs prénoms. Après ça ne perturbe pas le récit je vous rassure, mais c'est important d'en parler car on a tous et toutes des sensibilités différentes quant au physique.

=> Une citation qui m'a marquée : "Il y a des horreurs que même les paroles de la meilleure des poétesses ne peuvent apaiser." (page 256)

Lectures du mois : 14

C'est donc quatorze lectures qui ont rythmé mon mois de mars et j'en suis ravie 😃

Je ne vais pas dire que ma PAL a baissé car ce serait mentir. Elle s'est allégée pour mieux se remplir durant le mois (oups), mais je suis contente d'avoir eu des beaux coups de coeur et d'avoir fait d'aussi jolies découvertes !

Je vous invite d'ailleurs à me dire lesquelles vous aimeriez faire à votre tour et celles que vous avez faites de votre côté pour que je les ajoute à ma wishlist sans fin.

En attendant le bilan d'avril qui s'annonce fou aussi car j'ai prévu plein de super lectures, je vous souhaite un bon week-end ❤

XXX

Cécilia ♡